France 1 - 0 Grèce : le debrief

Publié le 20 juin 2023 à 10:29

Hier soir, la France a eu du mal à se défaire de la Grèce et ne l'a emporté que sur la plus petite des marges. Si des décisions arbitrales ont pu retarder l'échéance et frustrer les Bleus, il faudra être beaucoup plus tueur et plus simple dans le jeu pour rassurer et gérer plus tranquillement.

Au vu du contenu proposé hier, on ne retiendra que le résultat. Mais que ce fut laborieux. Les Bleus ont eu un mal fou à faire trembler la défense hellène, qui aurait pu craquer beaucoup plus tôt si l'arbitre Monsieur Mateu Lahoz, pour son jubilé, avait décidé de siffler plus sévèrement.

 

Dès la 4e minute, Mbappé se fait retenir par le bras et s'écroule dans la surface. L'arbitre lui fait signe de se relever, peut-être un peu d'intox de la part du capitaine français. Deuxième alerte pour les Grecs quand le numéro 10 des Bleus est trouvé sur un centre au point de pénalty, mais sa reprise est trop enlevée. (25e) 2 minutes plus tard, nouveau centre vers le capitaine qui va pour sauter.. Bousculade de Baldock, avec les deux mains dans le dos. Pénalty ? Non. Pas pour l'arbitre, qui trouve que l'attaquant en rajoute. C'est plus limite ce coup-ci. Derrière, sur un cafouillage, un Grec tombe au sol et joue avec le ballon des mains comme à la jonglerie du village. Pas de main, pas de pénalty non plus. A la 41e minute, Mbappé percute plein axe et se fait toucher par un défenseur et tombe ! Toujours pas de faute selon l'arbitre, l'attaquant semble en effet chercher le contact, qui a bien lieu et qui le déséquilibre. Ca commence à faire beaucoup.

 

3 minutes après ça, Coman arrive à trouver un bon centre du côté gauche vers Koundé qui met un plat du pied sécurité vraiment trop mou pour pouvoir battre Vladochimos, bien placé et avec la main droite ferme. On ira à la pause sur ce score de 0 à 0, avec un sentiment qu'on se marche dessus entre Griezmann, Mbappé et Kolo Muani, qui joue tous dans les mêmes zones au centre, alors que seul Coman essaie d'écarter le jeu. Beaucoup trop de duels d'un contre un tentés et surtout perdus.

 

Dès le début de la seconde période, sur un ballon en hauteur dans le surface que va jouer Griezmann de la tête, celui-ci va se faire faucher en l'air par le pied du défenseur grec Mavropanos, qui s'est pris pour De Jong. Pénalty évident (enfin!) et surtout grosse frayeur pour Grizou, qui s'en sort avec un peu de sang coulé, un bandage sur la tête et un sourire malgré tout. Plus de peur que de mal. L'arbitre, ne voyant pas cela comme un geste dangereux pour l'intégrité humaine, n'accorde qu'un carton jaune au défenseur. Sérieusement? Pénalty pour Mbappé qui s'élance.. stoppé par Odysséas Vladochimos, héroïque ! Tiré à mi-hauteur, parfait pour un gardien de but ! Mais c'est à retirer.. Parce qu'un défenseur grec est entré une milliseconde trop tôt dans la surface. Sérieusement?

 

Mbappé le retire du coup. Il change de côté, met plus de puissance et tire plus haut que précédemment. Le portier grec part encore du bon côté, mais cette fois, c'est mieux tiré et ça rentre ! 1-0 pour les Bleus. Cette règle de faire retirer les pénaltys pour le seul fait qu'un joueur entre dans la surface enlève toute la saveur, le stress et l'émotion d'un pénalty, marqué ou arrêté directement. Ca gâche le moment, qu'il soit bon ou mauvais. Et surtout que le gardien avait fait l'exploit contre l'un des meilleurs joueurs au monde, et ça pouvait changer la donne. Là, ça donne une seconde chance au tireur, qui ne s'en prive pas. Très dommageable.

 

Parce que derrière, les Bleus vont plus laisser le ballon, et s'exposer. Ils vont surtout se mettre à contrer, et c'est sur une situation de contre, où Kolo Muani et Coman, très remuant ce soir encore, vont combiner pour que l'attaquant de Francfort se retrouve seul dans l'axe à 20 mètres. Bousculé par derrière par.. Mavropanos, encore lui, qui annihile l'action de but. Coup franc et carton rouge direct. Hop aux vestiaires. Ca vient se plaindre du côté Grec, du coup, deux cartons jaunes supplémentaires. 

 

Derrière, le coup-franc ne donnera rien, et le rythme va baisser petit à petit. Les entrées de Giroud, très peu servi, Nkunku, brouillon et Dembélé, percutant mais encore trop hasardeux dans ses choix ne changeront pas la face du match. L'image du match qu'il faudrait retenir, c'est cette contre-attaque à la 101e minute (14 minutes de temps additionnel en tout) où Nkunku, Démbélé et Mbappé se retrouvent à 3, et se font des politesses et permettent à la défense grecque de revenir alors qu'un boulevard s'offrait devant eux. Le score final en restera à 1-0, mais que ce fut compliqué.

 

Le jeu de l'Equipe de France est très, voire trop stéréotypé et ne s'appuie que sur les exploits individuels des uns ou des autres. Mbappé, Kolo Muani, Coman, Dembélé, tous ont tenté pas mal de duels, mais la finalité a souvent été la même, ça n'a abouti à rien. Quand la différence est faite, le choix derrière n'est pas bon. Et souvent, le duel est directement perdu. Deschamps a l'air de tenir un centre de loisirs et de juste surveiller. Trop pragmatique, alors qu'à 10 contre 11, c'était peut-être le moment de lancer plus tôt dans le bain Nkunku, qui n'aura joué que 15 minutes, de sortir Mbappé, qui dessert trop souvent le collectif quand il garde le ballon et en ralentit la vitesse. DD, c'est désormais un bon vieux coach de Ligue 1, qui, à 1-0, préfère assurer son résultat alors que ce qu'il a sur le banc pourrait lui permettre d'aggraver le score.

 

On espère que les vacances feront du bien aux organismes et aux têtes. Il y en aura besoin.